Un peu d'histoire

L’article 52 sur la psychothérapie dans la loi de 2004 trouve son origine dans une proposition d’amendement de la part du député Bernard Accoyer visant à réglementer la profession de psychothérapeute. M. Accoyer, médecin, pensait qu’il était judicieux de réserver cette profession aux psychologues et aux médecins.
Ce besoin de médicaliser la psychothérapie n’est pas nouveau. Cela fait plus d’un siècle que la bataille se poursuit. On se souvient qu’en son temps Freud lutta contre cette tendance, afin que la psychothérapie ne rentre pas dans un modèle médical.

Avant la loi de 2004, la pratique de la psychothérapie était libre en France et n’importe qui pouvait se dire psychothérapeute. Il y avait effectivement un vide juridique. C’est la raison pour laquelle nos organisations professionnelles, conscientes des risques de dérives avaient commencé à réguler la profession sous l’impulsion en France de l’AFFOP et de la FF2P et au niveau européen sous l’égide de l’EAP (European Association for Psychotherapy).

L’amendement Accoyer a provoqué une vive opposition de la part des psychothérapeutes et des psychanalystes. Mais malgré tous les efforts des fédérations professionnelles, l’amendement a été voté, et la loi protège désormais l’utilisation du titre de psychothérapeute. Les décrets d’application ont été publié six ans après la loi, en 2010 ! 

Et maintenant ?

Les professionnels non médecins ou psychologues portent désormais le titre de psychopraticien !

Le psychopraticien est un professionnel pratiquant la psychothérapie, mais ne délivrant en aucun cas, des médicaments. La prescription est réservée à un médecin ou médecin spécialiste (comme un psychiatre).

Extrait de la Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse:

« Jusqu’en 2010, les professionnels de la psychothérapie membres de la FF2P se reconnaissaient sous le terme de psychothérapeute. Depuis 2010, la loi Accoyer réglemente le titre de psychothérapeute. Elle en limite l’usage aux seuls titulaires d’un diplôme de niveau doctorat de médecine ou d’un diplôme de niveau master de psychologie clinique ou de psychanalyse, et pouvant justifier d’une formation théorique en psychopathologie clinique de 400 heures et d’un stage pratique d’une durée minimale de 5 mois.
En revanche, la loi Accoyer n’exige des psychothérapeutes ni supervision, ni thérapie personnelle, ni formation à une méthode spécifique de psychothérapie, ni adhésion à un code de déontologie. Dès lors, le titre de psychothérapeute ne garantissait plus les critères essentiels aux yeux de bon nombre de professionnels de la psychothérapie, qui ont souhaité maintenir ce niveau d’exigence.
C’est pourquoi, à cette époque, la FF2P, le SNPPsy, l’AFFOP et Psy-G ont conjointement adopté le titre de psychopraticien. Ce titre désigne des praticiens formés et pratiquant selon les critères qui nous semblent essentiels pour assurer des accompagnements de qualité. Ces organisations ont gardé les critères d’admission et de certification, déjà définis pour les psychothérapeutes avant la réglementation du titre, ainsi qu’une veille déontologique pour garantir le sérieux, la compétence et l’éthique de leurs membres. Elles proposent des annuaires de psychopraticiens qu’elles reconnaissent. »

Décret n° 2010-534 du 20 mai 2010 relatif à l’usage du titre de psychothérapeute – Légifrance (legifrance.gouv.fr)